Chef.fe de Bureau, projet direct à Port-Salut, Haïti ContexteHaïti est le pays le plus vulnérable et fragile d'Amérique latine et des Caraïbes, avec plus de la moitié de sa population vivant actuellement sous le seuil de pauvreté. Cette situation est exacerbée par l'instabilité politique et la recrudescence de la violence liée aux bandes armées, qui ont des conséquences dévastatrices, notamment sur le plan humanitaire. La violence perpétrée par les gangs armés contre la population haïtienne continue de se propager dans le pays, alors que la présence de l´Etat s'érode constamment. La détérioration de la situation sécuritaire, l'effondrement des services de base, l'impact d'années de sécheresse et des chocs liés aux désastres naturels ont entrainé plus de 5,5 millions d'Haïtiens dans un état de grande vulnérabilité en 2024. Haïti se classe dans la catégorie de sévérité « très élevée » sur l'indice de risques INFORM en raison de sa forte exposition aux aléas climatiques et géologiques, ainsi qu'aux violences, et au niveau élevé de vulnérabilité de la population, exacerbé par la faiblesse des infrastructures et des capacités institutionnelles. Parmi les pays insulaires, Haïti occupe la troisième place en termes d'indice de vulnérabilité aux changements climatiques. En parallèle, une dégradation significative de l'environnement est observée, en conséquence de la déforestation et de la surexploitation des plantes de vétiver qui constituent des sources de revenus importantes pour la population. Cette dégradation a des conséquences néfastes sur la stabilité des pentes, augmentant notamment le risque de glissements de terrain. L'engagement de la DDCLa Suisse est présente en Haïti depuis plusieurs décennies. Elle a intensifié son engagement après le tremblement de terre dévastateur de 2010 à Port-au-Prince et l'ouragan Matthew en 2016 (Sud). Depuis 2013, des liens forts se sont tissés, par le biais de l'aide humanitaire et de la coopération bilatérale au développement. Suite à la décision de la Suisse de se désengager de la coopération bilatérale au développement de l'Amérique latine et des Caraïbes, les programmes de développement ont clôturé en Haïti fin 2023. Les services consulaires et diplomatiques ont été transférés en plusieurs étapes à l'Ambassade suisse à Santo Domingo. La Suisse maintient son engagement humanitaire et sa présence dans le pays avec un Bureau humanitaire à Port-au-Prince, auquel s'ajoute un bureau de projet de l'aide humanitaire à Port-Salut (action directe).Le programme de coopération pour la période 2025-2028 repose sur deux piliers principaux :• La protection et l'assistance des populations les plus vulnérables face aux crises et la violence et ;• le renforcement de la résilience de la population aux aléas naturels, incluant les aspects du changement climatique, de la réduction des risques de désastres (RRD) et de la gestion de l'eauEn ligne avec la Stratégie de coopération internationale de la Suisse 25-28 et en capitalisant sur les expériences acquises et le réseau de partenaires existants le programme en Haïti est un programme humanitaire « nexus » dans un contexte de crise prolongée. Il met l'accent sur la résilience et la localisation, en renforçant et en responsabilisant les acteurs haïtiens, considérés comme des acteurs du changement et des portes d'entrées pour le développement local. Le programme adopte en outre une approche préventive et durable, axée sur le moyen terme et le renforcement des systèmes. Finalement, le genre et la gestion de programme sensible au conflit constituent les axes transversaux du portefeuille.Cadre de l'action directe GÉRER-SUDGÉRER-SUD vise à renforcer la résilience des populations rurales, et en particulier des femmes, à travers une gestion durable des risques et des ressources locales, en collaboration avec les communautés affectées et les différents acteurs locaux concernés. Le projet s'articule autour de deux grands axes : 1. Le renforcement de la gouvernance des risques : Le projet vise à renforcer la connaissance des aléas naturels et à améliorer la préparation face aux désastres, tant au niveau des autorités régionales et locales qu'au sein des communautés. Cet effort s'accompagne de la construction d'abris multifonctionnels, conçus pour servir à la fois de refuges en cas de catastrophe et d'espaces communautaires en temps normal. Parallèlement, des travaux sont entrepris pour améliorer les voies d'accès vers les abris et les infrastructures essentielles, lorsque cela s'avère nécessaire, facilitant ainsi l'évacuation et l'accès aux services de base en situation d'urgence. Enfin, le projet s'attache à réduire l'exposition de l'habitat aux dangers naturels en mettant en place des mesures de mitigation pour protéger les zones d'habitation particulièrement exposées aux aléas naturels et identifiées comme critiques par les communautés. 2. La promotion de la gestion durable des ressources : GÉRER SUD travaillera d'abord sur la gestion durable des ressources en eau, en développant des infrastructures adaptées et en renforçant les capacités locales en matière de gestion communautaire de l'eau. Cette approche se concentrera sur la collecte, le transport et la distribution d'eau, mais aussi sur les projets d'hygiène et de latrines communautaires (centres scolaires et médicaux). En parallèle, des actions de conservation de l'eau et des sols (CES) sont mises en œuvre afin de préserver les ressources naturelles, limiter l'érosion et renforcer la résilience des écosystèmes face aux aléas climatiques. Pour capitaliser de la préservation des ressources naturelles, le projet soutient également la valorisation des produits locaux, en promouvant des initiatives de transformation et de commercialisation, avec un accent particulier sur l'autonomisation économique des femmes, afin de renforcer leur rôle dans le développement local et améliorer les moyens de subsistance des ménages. GÉRER-SUD ambitionne d'améliorer la résilience des populations face aux catastrophes naturelles et aux crises socio-économiques en Haïti. Grâce à une approche participative et intégrée, le projet vise à autonomiser les communautés locales et à renforcer durablement leur capacité d'adaptation aux défis environnementaux et sociaux. Le projet adopte une approche "nexus" (humanitaire, développement et consolidation de la paix) et une approche "bassin versant" pour une gestion intégrée des ressources naturelles et des risques. Il s'appuie également sur l'expérience des projets suisses précédents en Haïti (RRC, PARHAFS, REGLEAU) pour maximiser son impact. Développé comme projet transformatif de genre, tout au long du projet, une attention particulière est prêtée aux femmes et aux groupes vulnérables, pour permettre une meilleure participation de ces groupes à la vie politique et économique des communautés et améliorer par là leur résilience face aux catastrophes. ResponsabilitésSous la supervision directe du Chef adjoint du Bureau humanitaire de Port-au-Prince et en s'appuyant sur l'équipe locale du Bureau de Projet Direct à Port-Salut, le/la titulaire du poste est responsable de la gestion générale de l'action directe GÉRER-SUD. Il/elle se charge de la coordination des activités de la Coopération Suisse qui se mettent en œuvre dans le département de Sud en étroite collaboration avec les Responsables Nationaux de Programme à Port-au-Prince.Il/elle est responsable de la gestion stratégique, opérationnelle et financière du bureau de projet direct et du projet (action directe). Il/elle met en œuvre l'action directe tout en développant des synergies avec les autres programmes et projets existants dans le département. Conformément à cet objectif, il/elle gère, planifie et coordonne l'engagement et l'utilisation des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires à la mise en œuvre de l'action directe et prépare des rapports d'avancement sur les activités menées et celles à planifier.Il/elle apporte son soutien au Bureau humanitaire de Port-au-Prince pour assurer la durabilité du programme et des résultats et contribue activement au dialogue et à la coordination avec les institutions étatiques dans les domaines concernés, en étroite collaboration avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales actives dans le pays (nationales, bilatérales et multilatérales). Tâches spécifiques Coordination· Diriger l'action directe GÉRER-SUD dans sa Phase I (2025-2028) ;· Suivre et coordonner la mise en œuvre des différentes composantes de la nouvelle action directe (hard et soft) et assurer sa cohérence et sa coordination ;· Coordonner les activités liées au bureau de Port Port-Salut et mettre en œuvre les opérations (projets) dans les zones d'intervention de l'action directe ;· Assurer la disponibilité des informations spécifiques nécessaires à l'institutionnalisation et à la capitalisation des expériences de GÉRER-SUD ;· Contribuer au développement et l'opérationnalisation des synergies et complémentarités entre les différents projets de la coopération suisse en Haïti, en particulier dans le département du Sud ;· Assurer la consultation et la coordination avec les acteurs et les institutions concernés en rapport avec la nouvelle action directe ;· Assurer la mise à disposition d'exemples documentés de bonnes pratiques et d'expériences réussies du bureau de projet direct pour alimenter sa participation dans le dialogue politique sectoriel ;· En coordination avec le Chef adjoint du bureau humanitaire de Port-au-Prince, entretenir et développer les relations institutionnelles avec les autres acteurs et partenaires actifs dans les mêmes thématiques au niveau régional et national, qu'ils soient internationaux, nationaux, ou étatiques (par exemple DGPC, MTPTC, MICT, CIAT, INFP, UCLBP) ou non-étatique (par exemple la société civile) ;· En étroite coordination avec le bureau humanitaire à Port-au-Prince assurer l'intégration active dans l'action directe du genre (transformatif) et de la gestion de programme sensible au conflit, tout en veillant à ce que l'équipe de l'action directe dispose des compétences adéquates pour le faire ;· Assurer la préparation et la capacité de réaction du bureau de projet direct face aux catastrophes naturelles ;· Avec la Cheffe du bureau humanitaire de Port-au-Prince, assurer la mise en place d'un système conjoint de coordination et de suivi des programmes dans le Sud et assumer la responsabilité de l'animation de ce système sur place ; Gestion· Assurer le bon fonctionnement du bureau de Port-Salut dans les domaines de la sécurité, de l'administration, des ressources humaines et de la logistique ;· Assurer la gestion financière de GÉRER-SUD ainsi que la gestion de son personnel en respectant l'application du système de contrôle interne (SCI) de la DDC, en concertation avec le.la responsable administratif et financier du projet, et le.la CFPA du Bureau humanitaire de Port-au-Prince ;· Soutenir l'équipe à Port-au-Prince pour l'organisation et l'encadrement des voyages de service effectués par des représentants de la centrale liés aux activités du projet ;· D'entente avec le Chef adjoint du bureau humanitaire, informer et accompagner les visiteurs (journalistes, politiques, représentants d'organisations et d'institutions) intéressés par les activités du projet ; Finances :Dans les limites du budget annuel approuvé, le/la Chef.fe du Bureau de projet direct de Port Port-Salut est responsable de la planification et de l'allocation efficace des ressources financières du projet ; Personnel :· Superviser les ressources humaines dans le respect des contrats, des règlements et des instructions en vigueur au sein de la DDC ;· Diriger le personnel dans le cadre des actions du projet ; Sécurité· Le/la Chef.fe du Bureau de projet direct assure un suivi de la sécurité des projets et des équipes qu'il/elle supervise, selon le principe de la gestion de programme sensible au conflit. Il/elle est responsable d'analyser et de comprendre la situation sécuritaire liée à l'environnement des projets de mise en œuvre, et de rapporter toute situation de sécurité anormale à la Cheffe du bureau humanitaire de Port-au-Prince et aux responsables de sécurité (national et expatrié) ;· La/le Chef.fe du Bureau de projet direct est en contact régulier avec le Chef adjoint du bureau humanitaire et avec les responsables de sécurité (national et expatrié) à Port-au-Prince, qui l'alimente à leur tour avec des informations sécuritaires d'ordre général/pays et régional. Lorsque nécessaire, il/elle fait le relais des informations reçues par ces derniers en matière de sécurité et prend des mesures si les règles et consignes de sécurité ne sont pas respectées par les membres de son équipe. Subordination : sur le terrain, le titulaire du poste est placé sous la supervision du Chef adjoint du bureau humanitaire à Port-au-Prince. Merci d'envoyer votre dossier de candidature jusqu'au 30.07.25 par Email à :Dieter Loosli, HR Feld, Dieter.loosli@eda.admin.ch Profil et expérience souhaités. Nationalité suisse· Au moins 10 ans d'expérience professionnelle dans la Coopération internationale et l'Aide humanitaire, dans des pays en développement ou en transition, idéalement expérience dans des contextes fragiles.· Au moins cinq ans d'expérience professionnelle dans une fonction dirigeante et compétences reconnues en matière de leadership et de gestion autonome.· Formation et expérience dans la gestion de projets.· Bonnes connaissances et pratique des instruments opérationnels, financiers et administratifs de la DDC / AH, ou disposition à les acquérir rapidement.· Bonnes connaissances en logistique, gestion administrative, gestion de la sécurité et des risques en contexte fragile.· Excellentes connaissances du domaine humanitaire, grandes capacités à organisationnelles.· Possède des compétences communicationnelles et faire preuve de flexibilité,· Excellentes connaissances de la langue française, maîtrise (active ou passive) d'une seconde langue nationale suisse.· Obligatoire : cours sécurité HEAT et cours SKM2 à effectuer dans la mesure du possible avant l'entrée en fonction. Pour éviter une potentielle partialité et/ou un conflit d'intérêt, les collaboratrices / teurs et leurs accompagnant.es au bénéfice de la double nationalité ou de nationalité multiple ne peuvent en principe pas être affectés dans les pays dont ils sont ressortissants.
